mercredi, décembre 27, 2006

PFU est PDC

Dans une interview donnée à la Tribune de Genève peu avant Noël, Pierre-François Unger, notre ministre genevois de la santé nous fait part de ces convictions.
Et attention, voilà un homme qui n’a pas peur des mots, un homme d’actes et de paroles, un homme qui a de la suite dans les idées.

A la question « êtes-vous pour la caisse maladie unique ? », il répond, sans équivoque :
« Je suis totalement pour, mais je voterai non. »

Pas de doute, PFU est vraiment PDC.
PDC ? oui, pour « Pas De C…»

vendredi, décembre 22, 2006

Vive la blogorhée

Le premier cadeau de Noël que je reçois cette année est un livre de Alain Créhange à la gloire des mots-valises, ces mots inventés pour rire, juste pour la beauté de la langue:


On peut trouver quelques exemples savoureux de mots-valises sur le site de l'auteur.

A part blogorhée, je crois que je viens de trouver mon mot favori :

SHLALOM : Vieille coutume juive, qui consiste à dire "bonjour" chaque fois que l'on passe une porte.

Et vous, quel est votre mot-valise préféré ?

mardi, décembre 19, 2006

Confusion des genres

A l’heure où TIME magazine nous désigne comme LA personne de l’année, (merci, merci)


A l’heure où les médias sont supplantés par les internautes, qui, vidéo à l’appui, détiennent les informations que les dits-médias n’ont pas trouvées,
A l’heure où les bloggeur deviennent des personnages tellement importants qu’ils prennent la place des chroniqueurs dans certains médias,
On se demande vraiment qui est où, où est la place de qui. et qui est à sa place.

Preuve en est l’émission de Pascale Clark, « en aparté » sur Canal+, dont une partie est consacrée à une discussion entre trois « polémistes » sur un sujet d’actualité.
Les polémistes changent tous les jours, mais Pascale a ses habitués. Parmi eux, le blogger Loïc Le Meur. Mais depuis quelques temps, Le Meur a ouvertement déclaré sa flamme pour Nicolas Sarkozy.

Alors, le polémiste est devenu avocat. Dans l’émission d’aujourd’hui, Le Meur défendait bec et ongles son candidat. La discussion polémique, le regard extérieur habituel devenait un débat, un affrontement partisan, et perdait tout son sens.

Quand les internautes deviennent journalistes,
Quand les journalistes soutiennent des politiciens,
Quand les politiques sont le sujet du débat,
Et quand les internautes qui jouent aux journalistes participent aux débats qui portent sur les politiciens qu’ils soutiennent ...

Je me dis que je vais retourner me coucher

lundi, décembre 18, 2006

Histoire belge

Les journalistes belges ont osé. Ils ont fait un canular, un vrai, avec une émission spéciale, des envoyés spéciaux, des reportages. Ce n’était pas la une de la Tribune de Genève un premier avril nous annonçant l’obligation de la muselière pour les hamsters, non, là, c’était un vrai canular, sur un sujet de fond, qui en plus, voulait faire réfléchir.
D’aucun diront que ce n’est pas du journalisme, et d’autres diront que oui, c’en est, justement.

En Suisse, verrait-on la même audace ?
Le Temps de samedi (16 décembre) se pose la question, et interview les grands journalistes de notre doux pays. Darius Rochebin n’était pas disponible (sans doute en train de baiser la main de Nicole Kidman, « nice to meet you Mister Rochebine »), alors ils ont demandé à Pascal Décaillet.
Pascal nous dit que ce n’est pas demain la veille que l’on verra un canular comme ça à la télévision suisse. (Ah bon ? Ca veut donc dire que tout ce qu’on entend, tout ce qu’on lit, est vrai ?)
Pascal nous explique d’ailleurs les raisons d’une telle platitude et d’une telle éthique :
«Peut-être ai-je une vision austère de mon métier ?»

Le canular belge se voulait provocateur, innovant, initiateur de débat. Pascal Décaillet n'est pas capable de ça, il est trop austère.
Tout s'explique …

lundi, décembre 11, 2006

M-post

Migros a une nouvelle gamme de légumes : les légumes d’antan. Pendant que les jeunes cons revisitent leur enfance à coups de Babar, de Casimir et de l’Ile aux enfants, les vieux cons pourront revisiter la leur, à coups de purée de rutabaga. Qu’on se le dise, cette année les madeleines de Proust auront un gout de topinambour.

Migros toujours. Suprenant Migros Magazine. Chaque semaine c’est la tête de gondole de la Suisse telle qu’elle devrait être. Cette semaine l’assortiment est particulièrement bon : un dossier sur les danseuses de cabaret tout en nuance (si, si), une interview de Daniel Bolomey, secrétaire général de la Section suisse d’Amnesty International, plusieurs articles sur des suisses « melting pot », bref on sent que noël approche.

Migros enfin, c’est aussi la Suisse telle qu’elle est : une convention collective qui exige que la collaboratrice annonce «sa grossesse à l’entreprise dès qu’elle en a connaissance» et qui peut aussi exiger le remboursement des prestations accordées aux mères. Migros a également été déboutée pour la 6ème fois de ses actions en justice contre des syndicalistes qui distribuaient des tracts d’information devant ses centres commerciaux.

Plus d'info sur le site de UNIA.

mercredi, décembre 06, 2006

Histoire de Y

C’est le blog Gayclic qui nous en informe. Thierry Ardisson trouve que « mariage gay » est un oxymoron.
C’est bien d’utiliser des grands mots que pas tout le monde comprend. Quand on l’écoute, on se dit: " tiens "oxymoron", j’ai déjà entendu ça quelque part, ça doit avoir à faire avec la contradiction. Au fait, dans oximoron, y’a un "y" ou pas ?
- "Et Jeannine, comment ça s’écrit, « oxymoron » ?
- oxyquoi ? »
Non, peut-être qu’y a pas d’y. Jeanine, elle connaît les mots avec "y" d’habitude.

Le même blog nous donne la définition officielle du mot « oxymoron », officielle, parce qu’elle vient du petit Robert, et que même petit, il est officiel, Robert :

« Figure qui consiste à allier deux mots de sens contradictoires... »

Et on nous rappelle que Sarkozy (qui a aussi un « y ») a aussi donné dans l'oxymoron, quand il parle de "rupture tranquille".

Mais je m’interroge sur l’emploi d’oxymoron pour l’expression « mariage gay ».
On peut d’abord penser que Ardisson est un gai luron (sans « y »), et qu’il croit que le mariage rend triste, alors oui, les deux mots sont contradictoires.
Mais dans le vrai sens de gay (avec un « y »), on peut se demander ce qu’à vraiment voulu dire Thierry A.
Dans toute figure de rhétorique, il y a la figure elle-même (qui est là pour faire joli), et la fonction de la figure. L’oxymoron, comme beaucoup de figure de style, a la fonction d’ajouter de l’expressivité, de surprendre le lecteur pour lui donner à voir autre chose.
Oui, « mariage gay » est un oxymoron qui exprime la revendication des homos à avoir les mêmes droits que les hétéros. Ca a beaucoup plus d'effet de parler de "mariage gay" plutôt que d'union gay, ou de pacte.
L’oxymore fait donc intrinsèquement partie de la revendication, du slogan. Notre Thierry frime avec un mot compliqué, alors que l’effet de style est évidemment voulu.

Tiens, au fait, vous avez remarqué. Dans oxymoron , y’a un « y » … mais y’a aussi un « x ».
XY, si même l'orthographe s'y met!