lundi, avril 02, 2007

Autorité ou autoritarisme

J'avais déjà eu l'occasion, ici, de faire partager mes goûts pour la lecture du "Big bang blog" et encore plus pour les billets de Judith Bernard.
Son dernier billet est une leçon d'écriture et d'éloquence. Elle met en mot la différence entre autorité et autoritarisme, c'est-à-dire, pour faire court, entre Sarko et Ségo.
Je ne résiste pas à faire du copier-coller, pour ne pas trahir l'idée et le style:

"[...]qu’il soit ministre ou prof, l’autoritaire confond l’autorité avec l’autoritarisme. L’autoritaire dépense beaucoup d’énergie à agiter toutes sortes de chiffons, il sue en gueulantes et en menaces répressives, le plus souvent inefficaces - car l’autoritaire n’a pas d’autorité. L’autorité, au contraire, se reconnaît en général au peu de moyens qu’elle mobilise, parce qu’elle est faite de principes et non d’effets.

Le principe : avoir de l’autorité c’est rendre l’autorité respectable. Est respectable toute autorité qui respecte celui sur qui elle s’exerce. C’est tout à fait le contraire du laxisme, qui ne respecte personne et fait flipper tout le monde, et surtout le jeune paumé en quête de limite. Et c’est aussi le contraire de l’autoritarisme qui échauffe les esprits en provoquant constamment des rapports de force.

[...]

Le détenteur de l’autorité quand il sanctionne ne dit pas : je te punis parce que tu es une merde (une racaille, un voyou). Il dit : je te punis parce que tu as mal agi. C’est temporaire, tu peux t’amender, et je compte bien que tu le feras à l’avenir puisque justement tu N’ES PAS une merde (une racaille, un voyou), tu n’es pas condamné dans une essence définitive. Mon autorité sanctionne ton acte, pas ta personne, intacte dans sa dignité, et donc susceptible de réintégrer le droit chemin que je te propose, et dont je t’estime digne."

Il n'y a plus rien à ajouter