Jeune en galère : fais-toi boy-scout (et prend un vieux)
Cette belle initiative me laisse septique et me semble être une parfaite illustration du joyeux mélange des genres avec lequel on aborde « les jeunes », notamment ceux qui « galèrent » ou qui « zonent ».
Si l’on veut donner à ces jeunes des mentors c’est, dixit le bô Massimo, pour deux raisons :
- Responsabiliser ces jeunes. C’est une mesure qui repose sur « la motivation » (le bô Massimo devrait savoir que « motivation » ça fait direction des ressources humaines à la papa, il faudrait dire « coaching », english is so horney)
- Recréer du lien. On est dans le discours des jeunes « désocialisés », qui n’ont plus de liens, de repères, de civilité. Les « vieux » mentors sont dépositaires de bons vieux savoirs, ce sont des bibliothèques de recettes de confiture et de côte de bettes, qu’ils doivent transmettre à ces « jeunes » qui n’ont plus, comme dans le bon vieux temps, de savoir vivre.
Mais le vrai problème de ces « jeunes » c’est de n’avoir pas de perspectives professionnelles, de ne pas arriver à décrocher un apprentissage, un stage, un entretien… En quoi la génération qui a grandi et forgé ses valeurs pendant les 30 glorieuses peut aider ces jeunes ? Ils se débattent dans un environnement économique radicalement différent de celui de leur aînés, qui pour certains, soit dit en passant, ont été professionnellement mis sur la touche par ces changements économiques. Comment les «vieux » peuvent ils transmettre les codes qui sont aujourd’hui pertinents sur le marché de l’emploi ? Ils ont connu le CDI, ils ont travaillé toute leur vie dans une ou deux entreprises, ils étaient attaché à leur métier. Aujourd’hui il faut être flexible, mobile, disposé au changement, travailler sur des projets. Les vieux parlent en terme d’emploi, aujourd’hui on parle d’activité. Ils avaient des qualifications, on cherche des compétences.
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