lundi, novembre 13, 2006

Le paradoxe de la page 3

Le Temps de Samedi 11 novembre nous gratifie d’un article très profond, une très belle enquête, un article qui relègue la situation de la bande de Gaza au rang de simple faits divers. L’article est intitulé : « le paradoxe du petit bobo ».

J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un papier sur les petits maux qui nous font mal, les petits bobos de la chanson de Souchon. Après tout, c’est l’édition du week-end, il faut des articles qui concernent tout le monde.

Mais non, l’article est placé juste après les commentaires de Bernard Guetta et Beat Kappeler, en page 3, ça doit donc être plus sérieux.
En effet, l’article ne parlait pas du genou égratigné ou du coude tout bleu. Non, l’article s’interroge sur les « Bourgeois Bohèmes », les seuls bobos dignes d’intérêt pour un journal comme Le Temps.

Pour donner plus de poids au sujet (comme s’il en fallait, un sujet pareil, tu penses !), la journaliste a demandé à des personnalités de nous donner la définition du bobo. La plus belle nous viens de Renata Libal, redac’ en cheffe de Femina. « Le bobo est un nomade bien installé, ou le contraire : il voyage sac au dos, mais avec aisance. Bien intégré professionnellement, il a entre 35 et 50 ans ».
Voilà qui nous cerne bien le personnage du Bobo. Elle a oublié de mentionner qu’il est droitier, ... ou parfois gaucher, qu’il vit soit en ville ... ou à la campagne, et qu’il est généralement bipède.

Merci Renata.

Je crois que c’est un peu tout ça, le bobo, un truc dont on peut faire un article d’une page entière, un truc sur lequel tout le monde a un avis, pour conclure qu’il n’y a pas de définition très claire.

Oui, c’est ça le paradoxe du Bobo, il n’existe pas, mais il a droit à la page 3.